Une récente polémique a concerné un lien potentiel entre prothèses mammaires et lymphome anaplasique à grandes cellules.
Il faut savoir que le lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC) est une pathologie extrêmement rare puisqu’il a touché environ 50 femmes porteuses de prothèses mammaires sur plus de 500 000 ayant bénéficié de cette intervention en France en 10 ans, soit un pourcentage de 0,01 %. Parmi ces 50 patientes, plus de 90 % étaient porteuses de prothèses macro texturées de la marque Allergan. Je n’ai personnellement jamais posé de telles prothèses. Les prothèses que j’ai posées avaient toujours une surface micro texturée ou lisse.
Je précise en outre que l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) préconise de ne pas de réopérer à titre systématique les patientes porteuses de prothèses macro texturées en raison du l’extrême rareté du LAGC. Les recommandations actuelles de l’ANSM sont de poser uniquement des prothèses à surface lisses ce qui exclut les prothèses de forme anatomiques dont la surface est toujours texturée. On ne peut donc poser que des prothèses de forme ronde, qui donnent d’excellents résultats surtout si elles sont posées en Dual Plan. Ces recommandations ne reposent sur aucun argument scientifique : en effet, un panel d’experts avaient recommandé en novembre 2018 une suspension provisoire de la pose d’implant à surface macro texturées type Biocell de la marque Allergan en raison de la surreprésentation de ce type de prothèses chez les femmes qui avaient développé un LAGC. Il s’agit donc d’une décision politique qui s’inscrit dans le cadre du principe de précaution poussé à l’extrême.
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