La fabrication des prothèses mammaires a fait des pas de géant ces dernières années.
En effet, le résultat final de l’augmentation mammaire n’a jamais eu un rendu aussi naturel. Aussi bien visuellement qu’en termes de toucher (palpation).
Mais ces progrès extraordinaires n’ont pas complètement effacé les interrogations autour de l’allaitement. Qu’en est-il exactement ?
L’allaitement avec des prothèses
De manière générale, les femmes qui portent des prothèses mammaires peuvent allaiter aussi normalement que celles qui n’en portent pas.
Mais la chirurgie peut avoir des effets parfois négatifs sur la qualité de l’allaitement, si l’on prend en compte certains critères. Ainsi faut-il être attentif aux points suivants :
1. L’emplacement de l’incision
L’incision péri-aréolaire est connue pour son impact négatif sur la qualité de l’allaitement.
Il s’agit d’une incision effectuée sans le segment inférieur du pourtour de l’aréole. Lors de cette opération, le chirurgien sectionne des canaux conducteurs de lait appelés canaux galactophores.
Il en résulte une capacité à produire le lait près de quatre fois inférieure à la normale chez les femmes ayant subi ce type d’intervention.
En revanche, les incisions sous-mammaires et axillaires (sous le bras, dans l’aisselle) sont les moins nuisibles à l’allaitement.
En effet, dans ces cas de figure les incisions sont éloignées des glandes mammaires et des canaux conducteurs de lait. L’allaitement n’en est donc pas perturbé.
2. La place de la prothèse
On distingue aussi deux cas de figure selon ce critère.
L’emplacement pré musculaire : la prothèse est placée directement derrière la glande mammaire, et devant le muscle pectoral.
L’emplacement rétro musculaire : la prothèse est placée plus profondément, en arrière du muscle pectoral.
Des études montrent que la position la moins nuisible à l’allaitement est la rétro musculaire. La prothèse étant placée loin de la glande mammaire, elle n’a aucun effet négatif sur l’allaitement.
Est-ce dangereux ?
Les prothèses mammaires peuvent par défaut être source de désagréments, en tant que corps étrangers placés dans l’organisme.
Mais la nature du matériel utilisé va aussi déterminer la dangerosité ou non des prothèses utilisées.
La grande majorité des implants mammaires actuellement posés en France, et dans le monde, sont fait en gel de silicone. Ce dernier est un produit compact, avec un faible risque d’épanchement en dehors de la membrane de la prothèse.
Les spécialistes peuvent aussi faire appel aux techniques suivantes :
- Le sérum physiologique. En cas d’infiltration dans le corps, le sérum est immédiatement absorbé par les tissus. Cela limite le risque de le voir contaminer le lait.
- L’hydrogel. Il s’agit d’un gel composé majoritairement d’eau gélifiée par un dérivé de cellulose. Il comporte un grand risque d’épanchement et de contamination des tissus qui l’entourent. Pour cette raison, il n’est presque plus utilisé de nos jours.
- Le lipofilling. Sa présence dans cette liste pourrait paraître surprenante, puisqu’il ne fait pas appel à la pose d’une prothèse.
Il est donc évoqué ici surtout en tant que technique d’augmentation mammaire.
Ne faisant appel à aucun corps étranger mais à la propre graisse de la patiente, il est donc totalement inoffensif pour l’allaitement.
L’influence des prothèses mammaires sur l’allaitement peut donc être considéré sous deux aspects : la capacité à produire du lait en quantité suffisante et la qualité du lait en lui-même.
Dans les deux cas, et à condition de faire appel aux techniques adaptées, la présence des prothèses mammaires ne semble pas jouer un rôle négatif sur la qualité et la quantité de lait chez les femmes concernées.